UN BILLET "MULTI-USAGES"

Una parte della produzione di tutti
Una parte della produzione di tutti

 

 

 

 

Le week-end fut actif, très actif.

 

 

 

 

 

 

Je passe sur le "travail" administratif, qui relève de la corvée, au sens historique du terme. La France excelle dans l'exercice qui concerne à obliger les vrais actifs (manuels ou intellectuels, peu importe) à remplir toute une série de papiers dont la seule finalité n'est même pas un rôle de contrôle, mais bien de fournir une raison d'être à des millions de parasites, et je ne parle pas spécifiquement des employés de la fonction publique.

 

Non, je fais ici allusion aux activités constructives: faire la cuisine (ou la pâtisserie), visiter le marché hebdomadaire de Céret et y faire quelques emplettes alimentaires, effectuer le petit travail de cave journalier de cette fin de fermentations alcooliques, continuer de trier tous les bibelots ou fournitures inutiles déménagées de Belgique il y a bientôt dix années et qui traînent encore dans des cartons d'emballages clos et encombrent le grenier et ... transformer l'éclairage et la décoration du hall d'entrée - le pire endroit de mon gourbi/taudis - et de la cage d'escalier. Comme nous recevons de plus en plus de "vieux" - nos contemporains qui prennent de l'âge parallèlement à nous-même - il ne faudrait pas qu'ils se vautrassent en montant jusqu'au salon ou, pire encore, qu'ils dégringolassent en allant chercher dans la "glacière" de la cuisine de quoi désaltérer leur nuit insomniaque lorsque nous les hébergeons.

 

Le clou - merci à Christine, Michel et Olivier, par ordre d'apparition - fut certainement l'enchantement du petit-déj' dominical. Olivier, c'est maître Bajard, le pâtissier de l'école de Perpignan chez qui la Civale a eu la chance de se voir offrir un séminaire de confection de la brioche. Je vous en ai parlé en long et en large. Voilà du temps bien consacré: plus d'un an plus tard, grâce à un respect, scrupuleux cette fois-ci, de la recette, elle nous a mitonné ses brioches les mieux réussies, parfaites pour tout dire, et je suis quelqu'un d'assez avare de ses compliments. Je mens, au lieu des 15 gr de sel préconisés pour 400 gr de farine, générant un kilo de pâte finie, elle n'en a mis que 10 gr mais cela suffit et fait le bonheur de nos artères, ainsi que de nos planchers vésicaux, accessoirement. Si en plus il pouvait référencer mon petit Vin Doux Naturel, je le porterais aux nues, notre champion du monde de pâtisserie. Je sais que même Jean Plouzennec, le grand chef maintenant retraité, le lui a fait déguster à bon escient. Et de un.

 

Michel, lui, c'est un cas à part. En France, on est à la fois prof. d'histoire et de géo et c'était son occupation. Je ne comprends pas la logique de cet état de choses. La géographie suppose, dans son enseignement, d'obliger des ados qui n'en ont strictement rien à cirer, à calculer la hauteur du soleil, la place des étoiles, l'inclinaison de la terre par rapport au méridien de green peas et toutes ces bêtises; à faire de la trigonométrie, en bref. J'y étais nul, là aussi. Parfois, il fallait mémoriser des listes entières de production de café, de bananes, de cacao, de cocaïne, de prostituées mineures pays par pays: intérêt? Mais, peu ou prou, les titulaires de ce poste étaient des scientifiques.

 

L'histoire, c'est l'inverse. C'est s'intéresser à nos racines, aux mécanismes qui gèrent les rapports humains, souvent inhumains d'ailleurs. C'est intégrer les notions du passé pour tenter de comprendre le présent. C'est essayer de profiter de nos erreurs pour préparer un avenir meilleur. Mon cul: les historiens sont des rêveurs ! - "Qu'est l'homme ?, demande le philosophe, Le rêve d'une ombre !" 

 

Michel, nous l'avons rencontré à Lacave, cela ne s'invente pas. Il nous a offert de la confiture de mûres. Pas une de ces gelées pectinisées et aseptisées; non, de la confiote pure et dure avec quelques pépins (pas trop d'ailleurs) et une subtile odeur de pisse de renard, musquée et capiteuse. De celle qui vous réjouit le palais et vous contamine par les échinocoques aussi sûrement qu'une petite vertu le fait avec les crêtes de coq. Elle fait merveille sur la brioche, mais aussi sur la tome de brebis des Pyrénées et sur mon illustration du jour. Nous reparlerons de ce personnage et je pense qu'il est devenu entretemps un lecteur régulier de ce blog. Et de deux.

 

Enfin, ma gâche-pâte à moi. Que vous dire? Lorsqu'elle s'applique, c'est-à-dire lorsque je surveille - discrètement et subtilement, vous me connaissez - ses activités, comme il convient de le faire si on veut obtenir une réalisation de qualité d'une paire de mains de femme, le résultat ne se fait pas attendre. Vous voyez que j'applique à la lettre l'enseignement reçu sur l'oreiller de Susan Griffin! Eh bien, depuis l'échelle en aluminium qui l'aidait à peindre en "rouge basque" le mur et son cache-misère dans l'entrée jusqu'à la porte en fonte émaillée du four électrique, elle nous a fait un "sans faute". Et de trois!

 

Tu vois, quand tu veux !

 


PS: Une petite recommandation à l'intention de mes co-religionaires masculins, ne tentez-pas trop souvent l'exercice de caresse positive que je viens de réaliser. Il nécessite un doigté et un sens de la nuance que nous, les hommes, n'arrivons pas toujours à maintenir au niveau ...

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    michel (lundi, 06 octobre 2014 15:17)

    Le propre du vulpes vulpes couserannensis est, à l'instar de ses congénères et même plus encore, de développer des facultés d'adaptation que n'aurait pas renié Darwin.
    Chacun sait que je cueille mes mûres à confitures à l'aide d'un escabeau que j'emprunte à "maman"... eh bien Goupil a appris à pisser haut et loin pour le plus grand bonheur gustatif des VRAIS connaisseurs de confitures naturelles.
    Je croyais pouvoir lire la recette de la brioche d'Olivier afin de me l'approprier... déception, elle n'y était pas!
    D'où une légère Colère ce qui réduit à 4 le nombre de mes jokers.
    Puis-je demander une suggestion d'accord brioche-mûre avec un vin qui pourrait être des domaines Charlier?

  • #2

    michel (vendredi, 10 octobre 2014 11:58)

    Nous avons une pensée pour les forçats de la terre qui extirpent de leurs cuves le jus précédemment extirpé de leurs vignes lesquelles, si j'ai bien compris, l'extirpent d'ingrates mais géniales tenures aussi schisteuses que pentues...
    C'est l'occasion, me semble-t-il, de réhabiliter des pans entiers de la Géographie qui, loin de se distinguer de l'Histoire, lui est au contraire souvent intimement liée. Je veux ici parler de la géographie rurale, partie de la géographie humaine mais tributaire aussi de la géographie physique.
    En effet, nos paysages actuels sont le résultat de l'intervention de l'homme sur la nature. Cette intervention a été constante depuis les "chasseurs cueilleurs" de la préhistoire jusqu'à aujourd'hui. Les hommes, devenus cultivateurs ont composé avec le relief, la nature des sols, le climat, ils ont dû tenir compte de l'évolution de leur nombre pour tenter de se nourrir tous. Ils ont mis en place le commerce local puis international dès que les surplus produits ont permis de vendre ou d'échanger...
    Le stress hydrique, la grêle, les façons culturales, la nature des sols, le climat et les saisons, la nature du parcellaire, les différentes formes d'organisation ( propriété, fermage, coopération etc...), les paysages et leur évolution, les échanges et leurs circuits liés à la vente et à l'achat des produits... c'est tout cela aussi la Géographie.

    Je crois retrouver un peu les arguments du Caujolle prof. cherchant à convaincre ceux, et ils étaient nombreux, qui avaient peu d'appétence pour cette discipline...
    Je conclurai en affirmant qu'un vigneron de votre trempe ne peut être qu'un éminent géographe.
    Michel.