UN SAMEDI SOIR SUR LA TERRE

On fait contre mauvaise fortune bon verre ...
On fait contre mauvaise fortune bon verre ...

 

 

 

Il ne pleut pas

sur Knokke-le-Zoute

mais le ciel met

Corneilla en déroute.

 

 

 

 

 

 

 

J'ai ponté les fils des chansons de Cabrel et de Brel, car l'école de Corneilla n'ouvrira pas ses portes demain. Notre soirée de samedi - hier donc comme le confirmera mon frère - fut arrosée de diverses manières. Toute la partie basse du village, construite (avec ou sans permis de bâtir suivant les époques) en terrain clairement inondable, est sous eau. L'école communale, proche de "la rivière" - lisez la Têt - a été touchée. Par contre, l'équipe municipale en place, réélue de justesse mais qui jouit de ma sympathie personnelle, a eu la bonne idée de faire remettre à neuf le réseau des canalisations d'eau et les égoûts il y a quelques années. Toute la partie centrale du village, qui avait vu des torrrents de boue envahir caves, maisons et magasins - même la boulangerie ! - il y a quelques années, est restée indemne ... jusqu'à présent. On nous prédit encore un "épisode croquignole" vers 17 heures cet après-midi. 

 

Mon collaborateur, qui vit à Estagel et sort comme volontaires avec les pompiers, m'a décrit des visions d'apocalypses. Il n'a pas dit ça comme cela car il est issu d'une famille espagnole de solide tradition communiste et sa catéchisation laisse à désirer, mais il a vu de l'eau jusqu'au capot des voitures à Rasiguères - là où on élabore un des plus mauvais rosés du département, mais qui se vend très bien localement. Il a vu un tracteur devant la porte de la coopérative d'un village voisin ... dont seul le gyrophare dépassait encore, à hauteur du toit de la cabine. Il a vu l'eau frôler la première marche du perron de la mairie de son village. Heureusement, si le petit bon dieu a abandonné les siens aux flots du déluge - on sait qu'il n'est pas infiniment puissant -, Staline veille encore de sa main de fer sur la municipalité de Roger Ferrer, celle-là même qui a vu naître François Arago: les archives estagelloises ne périront pas dans l'onde. Pas cette fois-ci.

 

Notre mère - à Thierry et à moi, je veux dire, pas vous, celle qui êtes aux cieux - s'inquiète de la montée des eaux: elle n'aime pas l'eau. Je la rassure en lui servant du gewurztraminer: elle aime bien le vin d'Alsace, par contre. Il s'agit en l'occurence - je me suis trompé de millésime hier sur un blog ami où je plaçais un petit commentaire - d'un très élégant GC Hengst de 1993, sorti des mains (et de la cave) de Léonard Humbrecht. Steiner n'avait pas encore frappé à sa porte mais, comme Olivier et lui ne l'ont laissé entrer que pour autant qu'il n'envahisse pas tout et reste raisonnable, les excellents vins de jadis ressemblaient déjà aux excellents vins d'aujourd'hui. 

 

Nous avons ensuite fait honneur au riz carnaroli,

aux champignons de Paris,

à la chasse de la garrigue d'ici

et au bon vin de la Côte-de-Nuits.

Mais ceci est une autre histoire.

 

 

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Patou (dimanche, 30 novembre 2014 15:37)

    J'ai re-vidé (pour la 4e fois cette année) ma cave de 700 litres d'eau le week-end dernier. Je compatis, donc...

  • #2

    Verdeyen Chantal (lundi, 01 décembre 2014 08:00)

    Quel régal cette lecture , belle photo de ta maman !

  • #3

    Luc Charlier (lundi, 01 décembre 2014 17:58)

    Ouaip, elle fait tout pour me ressembler: même coupe de cheveux, mêmes rides sous les paupières, même barbe de trois jours ....