LE SENS DU SACRÉ (I)

 

 

Je ne possède pas

au plus haut degré

le sens du sacré.

Pourtant, on vous dira que

je suis un sacré con.

 

 

 

 

 

Tous les avis sont dans la nature.

Ici, dans ce que les extrémistes bornés et la radio régionale populiste appellent la "Catalogne nord" - il n'y a que les faux-culs pour y croire - les crèches de Noël sont une tradition très vivace.

 

Contrairement aux prétendus libre-penseurs qui font fausse route, je trouve l'érection de crèches de la Nativité charmante. Je ne participe pas du tout à l'engouement pour l'ambiance de Noël à tout prix, mais suis un supporter fervent de cette période de trêve du stress, de communion presque universelle et de ... petits extras gastronomiques. Notre civilisation, même pour les athées, se fonde sur les valeurs judéo-chrétiennes et il est ridicule de les nier. La laïcité n'a de sens que si elle respecte la foi des autres - de tous les autres - en essayant de remplacer le besoin du divin par un poil de raison. Le prosélytisme philosophique est de mise, me semble-t-il, mais dans la tolérance. Je reconnais qu'il est difficile d'y adhérer totalement. Mes amis francs-maçons me semblent souvent étriqués dans leur combat. Mes amis catholiques ont souvent perdu leur adhésion totale au credo et se conduisent dans la vie quotidienne peu ou prou comme moi. Mes amis juifs n'observent pas strictement les prescriptions du shabbat et ne portent pas les peyot. Mes amis bouddhistes ne circulent pas en pagne orange. S'ils le faisaient, je ne suis pas sûr qu'ils seraient réellement devenus mes amis. Je ne pense pas posséder un seul ami de confession musulmane. Il ne s'agit pas d'un refus de ma part, mais je crois que c'est justement parce que leur comportement religieux est trop différent de mes attitudes face à la vie que nous ne nous sommes pas transformés en amis. Cela ne fait pas de nous des adversaires non plus. 

 

Donc, en dehors de la Grande Roue du Castillet, dans laquelle j'irai faire un tour dès que possible boîte à pixels autour du cou, je vous montre le joli pessebre

- c'est comme cela qu'on dit ici - installé dans une des pièces de la Porte

Sainte-Marie, un des vestiges de la muraille médiévale de Perpignan.

 

Et que ceux qui y trouvent à redire aillent se faire voir chez les Grecs.

Vous voyez que ma tolérance elle-même prend des accents internationalistes.

 

 

 


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