POUR IRIS

 


Stille nacht, heilige Nacht

Alles schläft, alles wacht ...

 

 

 


 

Rien de tout cela pour Iris.

 

Iris, je vous en ai parlé sur ce blog. Avec Klaus, son compagnon, elle faisait vivre des vieilles vignes biscornues dans un coin reculé de l'Hérault, par là-bas vers Olargues. J'avais goûté un de ses pourpres - splendide - chez un restaurateur de Quarante, aujourd'hui fermé.

 

Je n'ai jamais rencontré Iris mais nous avions échangé des propos par billets interposés, ici et également chez Michel Smith et Hervé Lalau. Elle m'avait impressionné par le côté réservé de sa révolte envers une modernité excessive, par sa manière "non-soixante-huitarde" de revenir à la terre. Son français, excellent, laissait échapper un langage qui ne cède jamais au politiquement correct et quand mon allemand beaucoup moins appliqué devenait trop grammaticalement incorrect, elle me le signalait avec peu de complaisance. 

 

Un projet existait d'aller rendre visite sur leurs terres à ces deux personnages attachants. Il ne se réalisera pas. Iris nous a appris, sobrement, ce matin que les Soins Intensifs d'un des meilleurs hôpitaux du sud de la France avaient assisté au départ définitif de Klaus, après plusieurs semaines d'un combat acharné contre la maladie. Pas de stille Nacht pour elle donc.

 

Ses mots m'ont touché: aucun gémissement dans sa plume, de la tristesse et de la dignité à foison. Les condoléances de circonstance me sont ardues et un vestige de mon métier précédent m'incite toujours à revenir vers celui qui est parti plutôt qu'à plaindre celui qui reste. Eh bien, Iris l'a fait pour nous. Chapeau bas, madame Rutz-Rudel.

 

Christine et moi nous permettrons de réinscrire dans la liste des "choses à faire absolument" une visite à la région du "Vin Bourru", au pied du Caroux. En attendant: herzliches Beileid, du fond de nos coeurs de vignerons.

  

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Michel Smith (jeudi, 25 décembre 2014 17:25)

    Moi aussi, je dois me rendre -depuis des années - chez Iris la discrète. Je sais qu'elle va continuer à tout faire pour ses vignes, même sans son homme. Et j'ai plus d'une pressée pour elle.