UNE CHRONIQUE QUI FERA DATE

 


 

Tout Français qui se respecte connaît la Deglet Nour,

variété de datte la plus cultivée

au monde, et notamment en Algérie et en Tunisie.



 

 

 

 

Son nom signifie "datte de lumière" et fait référence à son apparence un peu nacrée, translucide. La datte fut introduite en Algérie (région de Biskra) à la fin du 13ème siècle, ainsi que dans le sud tunisien. Vers 1880, la puissance colonisatrice sélectionna ce cultivar-ci pour des raisons techniques mais aussi car son fruit, assez long et bien sucré, plaisait à la clientèle européenne. Son succès doit aussi s'expliquer par l'abandon de la polyculture en oasis et l'établissement de palmeraies spécialisées. Ne dit-on pas que le palmier-dattier doit avoir "le pied dans l'eau et la tête au soleil "? Sorti des anciennes possessions françaises, on en trouve aussi dans certains états US (Arizona, Californie, Texas) et en Israël.

 

En Algérie, on a instauré une AOP: la Deglet Nour de Tolga.

 

Pour les Belges d'entre mes lecteurs, je continue sur deux autres espèces, qu'on est susceptible de rencontrer chez nous aussi. Il y a d'abord l'excellente datte d'Iran, la Mazafati, abondante jusqu'en 2004 dans la région de Bam. Un séisme important ravagea en décembre 2003 cette cité de 80.000 habitants, située au sud du pays dans la province du Kernam. Il détruisit, outre les installations agricoles, aussi la citadelle historique, dont la création remonte à l'époque des Parthes et qui joua plus tard un rôle significatif comme étape sur la route de la soie. En 1976, on y tourna un film tiré du plus célèbre roman de Buzzati: le Désert des Tartares

 

Enfin, mais sa culture située pour une bonne partie en territoire occupé pose problème, il y a la datte israélienne Medjool. Cette "voyageuse" disparut de sa patrie, le Maroc, vers 1950, suite à une maladie cryptogamique. On sauva quelques plants qui furent reproduits chez des pépiniéristes étatsuniens et l'état hébreu en commença l'introduction dans les années '70. Notons qu'une mouche spécialisée la menace et que les phoeniciculteurs de trois pays (Israéliens, Jordaniens et Egyptiens) collaborent pour tenter de s'en prémunir. Les palmeraies de Cisjordanie, où subsiste encore de l'eau, sont bien entendu l'enjeu de tensions supplémentaires entre les communautés. 

 

Je salue au passage mon diabétologue : à 70 gr de sucre par 100 g de fruit commercialisé, et 400 kcal les 100 grammes, il a de quoi se faire du souci! 

 

 


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