KHADIJA M'A OUVERT AU YEMEN 



Je ne connaissais

rien du Yémen:

une terre aride, quelque part

au sud de la péninsule arabique, près d'Aden, une partie nord longtemps alliée à l'Egypte

dite socialiste et

une partie sud aux mains

de tribus très traditionnalistes et soutenues par la faction la plus "dure" des Saoudiens,

patrie d'origine de la chanteuse israélienne Noa,

des forteresses de sable

venues d'un autre âge ...

Voilà comment je

me représentais le pays.






Rien de cela n'est totalement faux d'ailleurs. J'ai acquis, dans la collection Babel qui édite beaucoup d'écrivains "orientaux" (égyptiens, iraniens, libanais) dans de bonnes traductions, un "roman" intitulé "Pleure,Ô Reine de Saba", publié en 2006 pour sa version française.

Et puis, il est resté sur le rayon "à lire" de ma bibliothèque.


A présent, 450 pages plus loin, je vous encourage vivement à l'acquérir. Bien sûr, on peut aisément mourir sans rien savoir de plus du Yémen. Et bien sûr, ce livre à lui tout seul ne dévoile qu'une vision - très subjective - de l'évolution de cette république islamique. mais il m'a incité à me documenter un peu.


En même temps, si la personnalité de son auteure, mariée à un citoyen américain qui a co-écrit avec elle, force le respect par sa ténacité, son intelligence, sa fierté, son besoin de savoir et de reconnaissance, elle irrite en même temps par son auto-satisfaction, son manque de cohérence politique et son absence totale d'esprit critique. Elle a vécu une enfance malheureuse et a été témoin d'un nombre d'atrocités sans nom, qui lui ont sans doute durci le caractère. Je n'aspire nullement à la rencontrer mais ce livre, à la fois conte de fées à l'orientale, récit para-historique, essai politique naïf et témoignage partisan m'a "forcé" à découvrir un peu un pays lointain. Le Yémen représente sans doute l'archétype du "non-occidentalisme" dans sa pensée - ce qui ne me dérange pas en soi - et un système d'organisation clanique, mafieux, clientéliste - que je réprouve par contre à 100.000 %. 


Le non-respect de la parole donnée, la fourberie et la ruse élevés au rang de mode de vie me dérangent profondément. Leur prise en compte froide et lucide, comme présentée par l'auteure, est par contre édifiante.


Au-delà de quelques longueurs, et de la difficulté pour un non-arabophone

à s'y retrouver dans les noms des personnages (réels, mais un peu romancés)

et dans leur filiation, je recommande TRES vivement cette lecture. 


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