Notre Christine vibre
encore du bouillant
sang de Campanie
coulant dans ses
veines transalpines.
C'est en effet son ancêtre
qui vint créer la carrière de
Saint-Pons-de-Thomières,
dans la deuxième moitié
du 19ème siècle, las des inondations et autres
catastrophes agricoles
que son domaine subissait.
Depuis lors,une dynastie
de carriers a porté le nom
de Civale, des
Cévennes à la Méditerranée.
Les belles pierres, elles les a donc dans le sang, Christine. A Couiza, le château fut bâti à la moitié du 15ème siècle, mais en gardant un plan féodal: cour intérieure et quatre tours d'angle,
murs très épais, aucune fenêtre au niveau du sol. Par contre, les ouvertures sont pensées en fonction de l'existence des armes à feu. La pierre calcaire, gros appareil du plus bel effet, agencée
dans ce style renaissant fait avant tout pour séduire, offre toute l'élégance qui le caractérise.
Une dame Voisins - les seigneurs du lieu - épousa un pair de France sous le règne de François 1er, Jean de Joyeuse, et c'est eux qui entamèrent les travaux. De péripétie en péripétie, l'édifice finit par perdre son toit en 1928: ruine et désolation.
Heureusement, le bâtiment a été rendu à sa splendeur d'antan et voué à une vocation hôtelière. Il fut ensuite repris il y a 3-4 ans par M.et Mme Nourrisson. Le personnel, stylé mais décontracté, très complice et connaissant parfaitement les atouts de son outil, n'a pas changé de manière sensible depuis lors. Le chef, Paul Guilhem, propose deux ou trois menus équilibrés, faisant appel à la production locale et à la pêche de Méditerranée. Tout est frais et les cuissons sont vraiment à la hauteur. Excellents desserts aussi. Il n'y a plus que le pain - nouveau fournisseur établi dans le hameau voisin - qui ne soit pas réalisé en interne, mais il est exquis. La carte des vins fait la part belle aux vins du Languedoc-Roussillon et, évidemment, au beau vignoble limouxin pour ses blancs et ses bulles.
Hier soir, nous sommes allés "faire l'appoint" pour la saison qui commence car nous sommes référencés par la maison depuis au moins 7 ans (Eglise, Majou et VDN). Le propriétaire, un amateur de vin lui-même, à l'oeil à tout. Il m'a fait goûter un chardonnay de garde (2004) venant d'un vigneron d'un des bourgs "d'altitude": excellent, avec juste la touche oxydative qu'il faut, un boisé très maîtrisé et une belle droiture en finale. Il m'a aussi annoncé - je pense que je peux le révéler - que cette année verrait apparaître en cours de saison quelques menus ponctuels TRES ambitieux, avec ce qu'on appelle des "produits nobles". Une page supplémentaire complètera la carte des vins pour l'accompagner. Voilà de quoi combler les amateurs de Porsche ou de Ferrari dont les clubs viennent parfois garer leur cavalerie sous les remparts.
Nous avons logé là du temps de l'ancien propriétaire - Christine m'avait offert cela pour mon anniversaire - et je vous garantis que l'arrivée au soleil qui se couche (octobre), le repas dans la salle voûtée, la nuit douillette (vous ne saurez RIEN) et puis le petit déjeuner dans la cour d'honneur (avec un chandail tout de même), cela laisse de bons souvenirs. Bon, la Partner modèle 2001 faisait un peu "populo" parmi les berlines des autres clients, mais je vous avoue que ...
JE M'EN TAPE.
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