EN RETRAITE A LA PETITE MAISON

Presque Velasquez ou Van Dijck (sauf les fraises)
Presque Velasquez ou Van Dijck (sauf les fraises)




Contrairement

aux apparences,

voici un billet

très difficile

à écrire.






Ma tour de pc est "en révision": le processeur me convient parfaitement et le système d'exploitation xp aussi, mais la mémoire RAM minuscule ne suffit plus pour les moteurs de recherche actuels, et l'anti-virus m'en bouffe aussi. On me "bidouille" donc le système avec des cartes mémoires de récup' avant que je ne passe à du neuf. En attendant, c'est un vieux portable dont la batterie est HS qui accepte quelques périphériques sur ses entrées USB, qui assure l'interim. Si je veux imprimer, je perds ma souris, et si je souhaite télécharger des photos, il me faut temporairement me passer de clavier !  Enfin, chaque changement d'accessoire nécessite petite brosse à bougies, huile décapante, salive et gomme arabique, car les contacts métalliques sont corrodés par le temps. Ce n'est pas la misère à Coume Majou, loin de là, mais l'opulence relative dont nous jouissons impose des choix: ou bien vivre un peu, ou bien investir dans du matériel high-tech à l'obsolescence programmée. Comme G. Brassens, je me demande pourquoi "cela devrait déranger, Bon Dieu, que je vive un peu". 


Voilà donc pourquoi, et comment, je martèle un clavier aux ressorts de camion et je m'use les corps ciliaires à tenter de vaincre la brillance d'un écran datant des frères ... Lumière.


Or donc, ce samedi soir, le 2 mai comme vous le confirmera le Thierry de ce blog, j'ai pris en charge madame mère et son fils cadet préféré à l'aérogare de Garons, qui n'est pas le faubourg de Carthage, et nous avons rejoint les jardins de la Durance, dans le Luberon. Ce ne sont pas Hamilcar ni son père, Barca, qui nous accueillirent à Cadenet, patrie du petit tamboiur qui cassa les oreilles à tous les grognards réunis à Arcole pour une rave-party napoléonienne, mais bien M. et Mme El-ouadj, qui tiennent le joli B&B de la Royère, où nous faisons volontiers halte.


Après une toilette sommaire, en brins pour certains, en poudre pour d'autres, nous avons investi Cucuron et sa Petite Maison. Pour vous rafraîchir la mémoire, lisez CECI


Nous fêtions le "pré-anniversaire" de mon frère et, chemin faisant, offrions ce petit plaisir à notre mère, tombée raide la dernière fois devant le charme du lieu, la gentillesse du service, la cuisine de chef et l'amabilité bienveillante de toute l'équipe. Cette fois, Eric Sapet et Camille se sont fait voler la vedette par un jeune serveur adorable venu faire un extra à la hâte. Nous avons appris ensuite qu'il s'agit en fait ... du fils de la maison. Et pour couronner le tout, nous avons bénéficié du "petit salon", un réduit pas si réduit que cela où les boiseries patinées donnent la réplique à un énorme miroir pour conjuguer intimisme, intimité et sensation d'espace. Et le champ' de l'apéritif coula à l'oeil, courtesy of the direction! Merci.


Je ne suis PAS critique gastronomique, vous le savez, mais je vous signale qu'Eric Sapet a envoyé TOUT le service tout seul ce jour-là, avec une petite attente bienvenue au départ - le temps de vider la coupe à son aise et même une deuxième - mais sans aucun hiatus par après. Bon, après, on est un grand professionnel expérimenté ou bien un petit "snotneus" * issu de top-chef, il n'y a pas photo. Et chaque assiette était parfaite. Or, j'ai vu la salle pleine vers 10 heures du soir, et nous sommes partis bons derniers vers 23 heures. 


Je me permets de mettre en exergue notre deuxième entrée, une sorte de quenelle revisitée, fine, savoureuse, garnie d'un mélange hésitant entre une bisque, une sauce nantua et une garniture "à la cardinal" comme du temps des filets de sole de la "vieille" Tour d'Argent, et surmontée d'un léger film comme caramélisé à la salamandre. C'était subtil, idéalement réalisé et très haut en goût. Pourtant, voilà "un petit machin" qui ne doit pas être facile à mettre en place a début. C'est l'exemple type du plat que je souhaite recevoir: pas d'esbrouffe mais une offre que je suis totalement incapable de réaliser moi-même. Et là, c'est UNE assiette parmi la centaine (ou plus) d'envoyées dans la journée.


Je vous signale aussi que j'ai laissé carte totalement blanche - comme la couleur du vin - à la sommelière / maître d'hôtel et que j'ai bu plus que de raison (Christine conduisait) mais avec énormément de plaisir et sans aucun mal de tête le lendemain. J'ai vu défiler, outre les bulles, un chardonnay local, un autre et un autre encore vinifié par Peter Fischer et il me semble qu'il sortait d'un magnum. Voilà l'avantage du "vin au verre": dans une bouteille, il n'y en a que six ou sept; ici, on arrête uniquement quand on n'a plus soif! 


Mon frère a ainsi pu profiter d'un pré-anniversaire heureux,

ma mère a pu se régaler une fois encore chez M. Sapet

et Christine et moi, en vrais professionnels consciencieux,

avons pu vérifier ... qu'on a bien de la chance

de compter un client comme cela ! 



PS: * "snotneus" = littéralement "nez qui coule" en dialecte bruxellois,

          l'équivalent de "morveux" 


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