LE PIC DE VISSOU ET UNE PENSEE POUR IRIS



Je n'ai jamais

rencontré Iris

( Rutz-Rudel)

"en vrai".




Nos premiers contacts se firent par le biais de réponses sur des blogs amis, où nous avons constaté des points de vue souvent similaires sur la vie, sur le vin, sur la société ... 


Mais ma close encounter fut celle of the wine kind. Nous étions attablés - en clientèle car l'établissement nous référençait - chez Laurent Crouzet à La Table de Roueïre. Je vous racontais tout cela ICI. Et la bouteille que le chef m'avait recommandée n'était autre que "Les Echelles de Lisson" (1999). J'admets que, sur table, elle sortait un peu de mon budget mais je ne l'ai pas regretté. 


Ce cuisinier inventif, issu de très belles maisons, est devenu travailleur agricole pour nourrir sa famille depuis lors: la clientèle de Quarante, pas plus que les Biterrois, ne lui ont pas permis de supporter les charges. Même les ténors de la région, à Magalas ou à l'Octopus, ne font pas non plus salle pleine depuis quelque temps.


Ensuite, nous avons continué à entretenir quelques échanges épistolaires, au gré de l'actualité. Ensuite, Iris a connu la douleur de la perte d'un être cher et a dû surmonter l'épreuve, rendue plus pénible encore par la nécessité de redoubler d'activité physique. Vivre dans la nature au-dessus d'Olargues, comme elle le fait, possède certes un charme romantique indiscible, mais impose aux organismes et à l'âme des contraintes importantes. Non licet omnibus vivere in Lissono


Chaque fois que je me rends dans cette région, que ce soit "par en haut" en longeant le pied de l'Espinouse et les chemins chers à Jean-Claude Carrière, ou "par en bas" en venant de Pézenas, je me dis: "J'aurais dû prendre rendez-vous avec Iris". Il faudra sans doute une roue crevée ou un réservoir à gasoil vide pour que cela se passe, une Fehlleistung manifeste.


Cette fois encore, avisant le promontoir "en dent de requin" de Vissou, j'ai pensé à notre soeur en viticulture, comme il y a des brothers in arms. Ce sera pour la prochaine fois, c'est sûr.


Je vous ai dit que nous avions gravi le petit raidillon (1,4 km) jusqu'à Trescol au-dessus de Cabrières et de Péret et voilà la vue qu'on y découvre. Le sol est fait de gros cailloux brun foncé, de la pierre ponce et du basalt bien dur, alors que plus bas c'est du granit et aussi un peu de schiste: cela a pas mal remué, par ici! 


Le Pic de Vissou (but d'une prochaine mini-randonnée, encore à ma portée de vieillard diabétique à la fonction diastolique défaillante) culmine à 482 mètres. Il est comme le témoin de la hauteur arrogante de la chaîne hercynienne, avant que l'érosion ne la rabotât à des niveaux plus bas que ceux des Pyrénées. Ce massif, vieux de 330 millions d'années (and a day ...) s'est formé suite au plissement de dépôts marins encore plus anciens (500 millions d'années).


Le sol de la zone autour de Cabrières est bien sûr un résumé de ces événements tectoniques. On y trouve de fréquentes inversions de strates géologiques, qui sont connues des spécialistes comme les "écailles de Cabrières". Parmi les curiosités, on ne peut manquer les trilobites, seuls fossiles dont les potaches retiennent aisément le nom (!), mais il convient également de citer les mines de cuivre - je ne parle pas des équipements de la SNCF ravagés par les pillards venus de l'est - les plus anciennes de France et des vestiges préhistoriques (Pioch Farrus) montrant la plus vieille activité de traitement de ce minerai connue en Europe ... d'après le syndicat d'initiatives local. Enfin, comme sur le flanc de Saint-Pons, on trouve une carrière de marbre rose, la "pierre à griottes".


Oui, c'est sûr, Iris, on montera là-haut bientôt

et on viendra te faire goûter nos vins.

Si tu y consens, on échangera même quelques flacons,

sans piller ton stock, car je sais que

tes bouteilles sont TRES demandées.




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